Fin de la traversée


 
Cliquez sur la carte. 
Le petit bateau se déplacera chaque jour sur la carte. Le tableau enregistre les distances journalières.
 

 

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30/09/2010 - J110 - Et voilà les thons

Hé franchement, ce sont des paresseuses les dorades...Comme je vous l’ai déjà raconté, lorsqu’elles sautent, elles montent à 50 cm au dessus de l’eau et retombent sur le coté pour faire s’envoler les torpilles... Eh bien maintenant, j’ai les thons qui s’y mettent... Ho le truc... Eux, ils s’envolent tout droit à 3-4 m au dessus de l’eau, et ils continuent à onduler le corps... Remarque, là, c’est con, car ça fait danseuse, tu vas pas me faire croire que ce dandinement en l’air, ça les fait monter plus haut... mais c’est pas grave, le coeur y est... Et quand ils retombent, ça fait un vrai splash du tonnerre, et la patrouille de France décolle à tous les coups... Manquerait plus qu’ils me lâchent de la fumée colorée... Les dorades font pingres avec leurs sauts de cabris juste à coté de mézigues, mais c’est pour me rappeler qu’elle sont là.. J’apprécie, j’apprécie...
Bon, sinon les news ne sont pas bonnes. Quand j’arrête de ramer et que je m’allonge 5 minutes, j’entends le klaxon des pompiers... C’est signe de quoi ça ? Remarque, entre mes travaux de plume et les pompiers, ça ne peut que m’apaiser.
 

29/09/2010 - J109 - Légendes d’automne

Les bouquins sont des remèdes à la vie terne, aux tensions intérieures, ils m’ouvrent aussi sans fuite le champ des possibles... J’en ai emmené 40 kg... C’est marrant, en donnant ce poids, on dirait que je me fous de la qualité, comme Thierry l’Hermite dans "Les bronzés" quand il parlent de "Kg de gonzesses" dont il tombait amoureux au Club Med ( Je ne sais pas si il y va toujours au Club Med, Thierry l’Hermite, mais ça doit faire des tonnes maintenant )...
Lire me soulage d’une tension intérieure provoquée par une hyper vigilance et un sentiment de vulnérabilité permanent qui finissait par me lasser quand je traversais l’Atlantique. Je lisais tout le temps quand je ne ramais pas... Et ici, sur cet océan plus grand, paré de ma première expérience me donnant un engagement plus assumé et détendu, quand je relève les yeux des pages et que je reprends conscience de l’endroit où je me trouve, je ressens encore quelques secondes de panique... Ce n’est pas assez long pour me pourrir le plaisir de lire mais c’est une "descente", comme pour toutes les ivresses... Je viens de lire "Légendes d’automne" de Jim Harrisson, trop balaise, formidable, quel bonheur !
 

28/09/2010 - J108 - Qu’allait-il faire dans cette galère ?

 
 Bateau pneumatique jaune, Sévilor Caravelle, dont nous étions propriétaires.
 
 Je dois vous expliquer ce qui, à l’âge de 10 ans, a déclenché mon envie acharnée de traverser un océan à la rame...
 
Mon père venait de passer son permis bateau ( on devrait dire "de bateau", car ce n’est pas un permis banal ), mais il avait trop hésité avant l’été pour acquérir une embarcation avec laquelle on aurait pu faire du ski nautique. Il a donc acheté celui que vous voyez en photo... ( cette histoire est vraie au mot près )... Comme tous les ans, l’été, on est partis à l’île de Ré en famille se faire bronzer la raie pour ceux qui avaient une raie et la tonsure pour ceux qui avaient une tonsure ... Ma soeur et moi, nous étions très intrigués par ce bateau, et pressés de monter dedans... Nous voilà donc partis tous les 4 à la plage de la Conche, au Nord de l’île... Ça commençait mal, car on était morts, rien que de gonfler cette chambre à air... On le met à l’eau, et là ! mon père s’interpose et nous dit : "Non, non, les enfants, c’est moi qui l’essaye en premier, je veux me rendre compte de la force qu’il faut pour se déplacer avec "... Putain, on l’avait donc gonflé pour lui... A 10 et 11 ans, ça compte... Il essaye de monter dedans, sauf que dès qu’il y a 1 mètre de flotte, c’est mou, t’as pas d’appui, et l’autre coté à tendance à te revenir sur la gueule... du coup, on le ramène au bord. (ma mère dans les dunes regarde la scène). Là, mon père remonte dedans... et pour le coup, comme y’avait plus d’eau, il lui a fallu 3 plombes et 3 vagues pour faire les 10 mètres nécessaires afin que les rames ne grattent plus le sable... Ha, c’était beau ! On voyait juste sa tête qui dépassait, coiffée de son bob rouge, ses lunettes de soleil sur le nez... Et ça flottait... C’est très émouvant pour un petit de voir son père qui flotte... et le voilà parti en direction de l’Amérique... mais... en travers de la plage, pour faire les essais... Sauf que c’était aussi en travers des vagues... Il se fait alors emmener bien à la limite de déferlement et une vague un peu scélérate nous a retourné, et le Sévilor, et notre père, qui, à l’envers, tenait encore les rames... C’est très émouvant pour un petit de voir son père qui ne flotte plus... Puis il a bien fallu qu’il respire, alors il est ressorti, sans bob, et sans lunettes... Ma soeur, une heure plus tard, en nageant, a sauvé le bob qui, en séchant, est passé en taille "small"... C’était trop fendard... On n’a jamais eu droit à remonter dedans, y’avait toujours trop de mer...
Il n’a servi que cette fois là, et depuis, une blessure au fond de moi mal cicatrisée a généré ce goût immodéré pour l’océan et les bateaux à rame...
J’espère que cette fois, avec cette mare à canards, j’aurais réglé mon problème.
 

27/09/2010 - J107 - Les mélanésiens

Je sens bien que le prochain mois va être le plus long, car il va dessiner l’arrivée...
Alors, le petit baigneur va-t’il terminer cette traversée en Nouvelle-Calédonie à se bourrer de Bougnat ? Au Vanuatu à s’taper des Kawas ? Ou en Papouasie, avec un cornet en forme de trompette à la place du slip ?...
En fait, peu importe, car ce sont tous des mélanésiens, qui appartiennent à des peuples frères extrêmement accueillants.
Vous ne répéterez pas à la Nouvelle-Calédonie que je vous ai dit ça, mais ce qu’il y a de pratique avec le Bougnat, c’est que t’as moins faim quand t’as fini ton assiette, ho la vache, par contre, t’as... bien soif : venez avec les bonbonnes !
 

27/09/2010 - J107 - HO LUI Hééé !!!

ça c’est leur truc, aux piaffes... Faut qu’ils fassent dans le systématique... enfin, j’veux dire ; qu’ils fassent systématiquement... Chaque fois qu’ils choppent un poiscalle, c’est le même cirque : premièrement ils prennent un peu d’eau au vol pour se rincer la gargagnolle... sans doute que les écailles, ça chatouille... Mais surtout deuxièmement, et là, c’est vraiment chiant : il faut qu’ils lâchent une fiente... Comme un "trop plein", tu vois !
Sauf que si ils sont dans le secteur, c’est parce que c’est les dorades à Bibi qui lui font décoller les missiles... donc près de la barque... Et faut pas compter sur eux, pour faire un détour pour lacher leur bouse... Alors de deux choses l’une, soit ça tombe à côté, comme les bombes de l’armée allemande qui ont rasé Amiens mais n’ont pas touché la cathédrale, alors je pardonne... Soit je prends ça sur la pomme, et je pêche toutes les dorades pour en finir avec ce jeu puéril.

"Et le singe devint de plus en plus con"
 

27/09/2010 - J107 - Le p’ti quiquin

Le téléphone a fait une pause ce week end et donc moi aussi... j’ai bien avancé... Le seul problème est que je suis tellement content de surfer dans les vagues que je ne fais pas beaucoup d’effort pour descendre plus au Sud... La nuit, ya un vents à décorner les boeufs. Je vais être obligé de descendre gratter, car la rame redevient un peu dure. Chaque fois que je m’apprête à plonger je chante le pti air du Nord de Franscesco pour me donner du courage. "Dors min p’ti quiquin, min p’ti pouchin, min gros rochin... Tu m’f’ras du chagrin, si tu n’dors pas ch’qu’à d’main" . J’sais pas trop si dans la chanson, les p’tis quinquin et les gros rochins font références aux grandes bouches à dents qui se baladent dans l’océan, mais ça m’apaise.
 

26/09/2010 - J106 - Message de l’équipe à terre

L’équipe à terre a reçu hier 25/09 à 17h00’25’’ TU, un message précodé émis par Serge au moyen de l’une de ses balises ARGOS
Il s’agit du message précodé dit "N°1" qui, de manière convenue avec CLS / ARGOS (Collecte Localisation Satellites / ARGOS), signifie :
 
 "Tout va bien, téléphone satellite en panne"
 
L’équipe à terre se mobilise pour résoudre au plus vite la rupture des communications transmises par Serge
Nous vous invitons à suivre sa progression toutes les 4 heures sur le lien "parcours en temps réel" régulièrement mis à jour par Laurent Barme : comme nous le voyons tous, Serge continue à progresser très régulièrement et très rapidement, et c’est là l’essentiel
Merci à tous
 

23/09/2010 - J103 - Physalie

 
 
Cette espèce de bulle faite en pâte à ballon est une physalie qui flotte sur l’eau.
Les physalies ont de très longs filaments très solides que j’accroche involontairement avec les rames.
Elles tournent alors pendant des heures autour de la pagaie...
Ces filaments sont très urticariants...
J’ai un masque quand je plonge, mais je peux m’en prendre sur les bras ou les jambes...
Tout à l’heure, je vois une petite masse toute rouge sur l’eau : j’étais très intrigué...
Je rame comme un fou pour m’en approcher, et "qu’est ce que je m’aperçois je ?" : c’était un bouchon de bouteille de Coca...
J’étais un peu vexé...
Depuis le début, c’est seulement le deuxième machin non marin que je vois flotter, après le paquet de clopes...
Je pense que les anatifes se mettent sur tout ce qui traine, et le font couler avant que j’arrive, pour me donner bonne impression...
Z’ont intérêt s’il veulent développer le tourisme dans le secteur.
 

23/09/2010 - J103 - Ya 2 possibilités

Quand tu es au milieu d’un océan à la croisée des chemins, ya 2 possibilités... soit tu fais demi-tour parce que t’en as marre, soit tu vas tout droit... Puis tu réfléchis... Donc tu vas tout droit.
 
Et là, ya 2 possibilités... soit tu rêves d’arriver, soit tu aimerais disparaitre de la société. Mais en général, tu disparais quand ta femme t’emmerde et qu’elle t’attend au port mais pour moi, pas de problème, donc je vais en Nouvelle-Calédonie.
 
Et là, ya 2 possibilités... Avec ce voyage, soit ta vie a changé, soit rien a changé. Et ce n’est pas 6 mois à glander sur une barque qui va modifier ta vision du monde... Donc, tu rentres, le même... Tout pareil... et pas frais.

Et là, ya 2 possibilités, soit tu prétends le contraire, soit tu acceptes d’être toujours aussi gland.
 
Et là, ya qu’une possibilité... écoute tes potes quand ils te parlent avec le pif tout rouge, qu’ils te ressortent leurs salades toutes fripées qui te bercent depuis si longtemps. Prends une photo de tes fesses et mets là sur ton blog. En avant camarade ! « Fini, les trucs et manigances ». Sers l’apéro ! Quelle chienlit de se retrouver sans rhum... et pas de sornette, des rasades, des vrais, pas servies avec le dos de la main morte. Il me reste la boutanche d’Yquem dans le rafiau... je ne vais pas le boire pour la partager, mais va falloir les multiplier les petits pains pour étancher ma soif. Je compte sur vous, mes gorges en pente. Vous m’êtes précieux.
 

22/09/2010 - J102 - Les releveurs du poignet

Depuis quelques jours, j’ai une douleur lancinante au poignet droit qui m’inquiète...
Elle survient quand je fais le petit mouvement des releveurs du poignet qui retourne les rames et les met à plat pour le retour en arrière hors de l’eau...
Donc, j’avale des cachets, et je ne fais plus ce mouvement du côté droit...
Mais sur ce retour, la pelle de droite passe perpendiculairement à la mer, accroche parfois la flotte, et par un retour de levier brutal, vient percuter ma jambe...
C’est roller ball...
Je suis rassuré, car j’ai transféré la douleur du poignet dans le tibia...
Ça guérit.
 
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