Fin de la traversée


 
Cliquez sur la carte. 
Le petit bateau se déplacera chaque jour sur la carte. Le tableau enregistre les distances journalières.
 

 

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16/11/2010 - J157 - "Comment vous dire !"

Je suis en train de traverser le Pacifique entre l’Amérique du Sud et l’Australie. J’ai fait les 4 cinquièmes, et j’ai prévu une étape en Nouvelle Calédonie pour laisser passer la période cyclonique ... mais aussi parce que ça me fait plaisir... Seulement, depuis 3 semaines, le mauvais temps me joue des tours, et plus je vais aller vers l’ouest, plus les conditions vont être difficiles, avec du retard et un risque de cyclone élevé à partir de mi-décembre... tout ça à cause du phénomène la Niña : il est prévu une année exceptionnelle en cyclones...
 
Donc, sur les conseils d’experts, et sur les conseils de l’équipe à terre, je vais faire ma pause sur l’île de Wallis qui est à 350 km devant moi... Compte-tenu des conditions de vent compliquées, il me faudra probablement une bonne semaine pour y arriver...
 
Voilà, vous savez tout... En fait, je n’ai pas tellement le choix, et pour finir la deuxième étape jusqu’en Australie, au lieu de 3 semaines, il ne me faudra que 6 semaines, et dans des conditions plus sereines... c’est la seule différence technique.
 
Sinon c’est difficile d’annuler ce qui était prévu, en tout cas les potes viennent quand même, et on fera la fête pareille... et à Wallis, j’ai le plaisir d’avoir un contact, Thierry Bozon, qui organise en ce moment la sécurisation du passage du lagon et aussi mon premier repas à terre, et ma bière d’arrivée... initialement il devait tout m’amener en mer mais là, je vais les déguster tranquillement...
 
Le Pacifique est un lourdaud sympa qui m’a laissé passer jusque là, mais il a ses périodes, comme on dit... J’ai aperçu ce que ça donnait la semaine dernière, c’est rude et je vais m’abriter.
 
 

15/11/2010 - J156 - Samoas

Je vois l’île la plus occidentale des Samoas, c’est très émouvant de voir la terre après tout ce temps... Je dois encore faire face à du vent défavorable... Quelle bouse !!!
 

14/11/2010 - J155 - Requin peintre

J’ai revu le requin peintre avec ses nageoires et sa queue blanche. Je vais lui refiler un pot d’antifouling à s’connard, il va l’appliquer sous la coque en un coup de cuillère à pot... Parce que j’ai pas envie de descendre danser un slow avec lui, il a le sourire bien trop éclatant pour moi.
 

13/11/2010 - J154 - Poyot the fourth is here

Le piaf que j’ai récupéré l’autre jour sur la barque fait du rase-motte à côté de moi tout le temps... Il s’éloigne et il revient... Je le reconnais bien, il est tout jeune mais alors quelle vigueur quand il vole...
Sinon, j’ai vu un gros requin qui n’est pas resté... J’ai eu l’impression qu’il avait la queue et les nageoires blanches avec un corps foncé... ça faisait peintre... Il faut que je pose cette question aux plongeurs.
En tout cas tous les poissons qui restent depuis quelques temps par dizaines autour du rafiot n’en menaient pas large... c’est pas comme avec mon quinquin... J’avais l’impression qu’ils se foutaient de sa gueule, ils n’en n’avaient pas peur... Mais d’après Xavier Pipap des Marquises, il se vengeait la nuit, et se gavait.
 

12/11/2010 - J153 - Ancre flottante

IMG/flv/parachute.flv

Voici l’ancre flottante que j’ai balancée par dessus bord une seule fois pendant quelques heures durant la traversée de l’Atlantique... Il ne faut surtout pas oublier de mettre une 2ème corde attachée sur le toit du parachute... sinon, pour la ramener : "macache bono"...

Celle que j’ai actuellement est plus grande et je l’ai laissée dans l’eau 9 jours...
 

12/11/2010 - J153 - Réponse : Richard Desjardin

www.youtube.com/watch
 
Ton dos parfait comme un désert
Quand la tempête a passé sur nos corps
Un grain d’beauté où j’m’en vas boire
Moi j’reste là les yeux rouverts
Sur un mystère pendant que toi tu dors
Comme un trésor au fond de la mer

J’suis comme un scaphandre
Au milieu du désert
Qui voudrait comprendre
Avant d’manquer d’air

Y est midi moins quart
Et la femme de ménage
Est dans l’corridor
Pour briser les mirages

T’es tell’ment tell’ment tell’ment belle
Un cadeau d’la mort
Un envoi du ciel
J’en crois pas mon corps

Pour moi t’es une prisonnière
En permission qu’importe le partenaire
J’dois être le vrai portrait d’ton père
Une dare devil Nefertiti
Des sensations c’tu ta philosophie
D’aller coucher avec un homme t’haïs

Pour moi t’as dit à ta chum
" Checkc le gars ’ec des lunettes
M’as t’gager un rhum
Que j’y fixe le squelette "

Y est midi moins quart
Et la femme de ménage
Est là pis a fait rien qu’
Compter les naufrages

T’es tell’ment tell’ment tell’ment belle
Un paquebot géant
Dans ’chambre à coucher
Je suis l’océan qui veut toucher ton pied

J’pense que je l’ai j’t’ai sauvé’a vie
Dans queuqu’pays dans une vie antérieure
La fois j’t’ai dit " Va pas à Pompéi ! "
C’est quoi d’abord si c’est pas ça
C’t’à cause d’un gars qui t’a tordu le cœur
J’t’arrivé drett’avant qu’tu meures

C’pas pour mon argent
Ni pour ma beauté
Ni pour mon talent ...
Tu voulais-tu m’tuer

Y est midi tapant
Et la femme de ménage
A cogne en hurlant
" J’veux changer d’personnage "

T’es tell’ment tell’ment tell’ment belle
J’vas bénir la rue
J’vas brûler l’hôtel
Coudon ...
Tu m’aimes-tu
Tu m’aimes-tu
 

11/11/2010 - J152 - Histoire à dormir debout

"Elle est tellement tellement belle... Un paquebot géant, dans l’chambre à coucher"
De qui est cette chanson ?
Si vous trouvez, vous êtes forts... Je vous donne le titre : "Tu m’aimes tu ?".

Hier matin ,au lever du jour, un cargo est passé dans ma zone de détection et j’ai stressé car le jour se levait : on voyait mal et je n’apercevais que sa lumière arrière... En fait, c’était un petit cargo... un roquet...
Puis la journée fut pénible sous ancre flottante à rien foutre, avec des grains, de l’orage, et beaucoup de vents contraires renforcés par les grains...
Arrive l’heure du coucher du soleil : il faisait très très sombre, car un orage approchait ; mon feu de position s’était même allumé automatiquement depuis un bon moment...
Puis à nouveau cette satanée alarme de cargo : au plus mauvais moment, entre chien et loup, avec l’orage, et sous ancre...
Ensuite les alarmes sonnaient de façon de plus en plus rapprochée, mais je ne voyais pas la bête.
Je me dit : "C’est l’enfer, il est sous l’orage, et il va me sortir sous le nez...Dans 10 mn je suis sous la pluie, et on n’y verra plus à 10 mètres"... J’étais comme dirait l’autre, "pas très bien"... Mais ça faisait déjà une demi-heure depuis la première sonnerie, et d’après mon expérience, si je ne l’ai pas vu après ce délai, en général, il passe loin... Je sentais donc que je ne risquais quasiment plus rien...
Ensuite, les alarmes devenaient pressantes, et très rapprochées, mais toujours sans cargo...
Puis il s’est passé un truc incroyable : l’alarme s’est accélérée pour devenir extrêmement rapide, et puis plus rien... Comme pour l’impact d’un missile... J’y ai pensé... et là je me suis dit : "ça doit être un sous-marin, et vu que je suis à 150 bornes des Samoa Américaines, si c’est des américains, ils ne vont pas me descendre juste pour rigoler"...
Si si, je vous jure que je pensais ça...
Je n’étais pas bien du tout, et en regardant droit devant, vers l’Est, je vois, à 200-300 mètres, sortir de l’eau une énorme masse noire, qui retombe dans une éclaboussure en forme de geyser... puis je vois une queue de baleine qui plonge...
C’était dingue, je n’en pouvais plus...
Ça n’a rien à voir, mais c’est arrivé en même temps : j’étais impressionné et pas rassuré du tout car ça faisait beaucoup d’un coup, d’autant que j’ai appris qu’une baleine a déjà coulé un voilier au Cap Vert...
Je n’hallucinais pas, car elle a replongé 10 minutes plus tard mais complètement vers le Sud cette fois...
Tout était puissant : l’océan, l’orage, le cargo attendu, et cette baleine...
Je suis rentré dans la cabine en me disant : "c’était trop, j’ai eu vraiment la trouille"...
J’étais crevé à force de ne rien faire, et je me suis endormi tôt... Sauf que cette nuit, la foudre est tombée abraracourcix sur les Samoa et a à nouveau déclenché mon alarme...
Comme dit Romain, mon pote d’Amiens : "si tu voulais glander sur une chaise longue, t’avais qu’à aller au club Med".
Finalement, un orage c’est juste impressionnant, les cargos te voient avec leur radar, le risque de collision est très faible, et une baleine c’est banal par ici et plutôt placide...
Aujourd’hui, ça va, c’est cool.
 

10/11/2010 - J151 - Poyot IV

 
J’ai eu de la visite hier soir... un piaf avec beaucoup de duvet... Il devait être jeune et je l’ai appelé Poyot the fourth... au début il était effrayé puis il s’est laissé approcher et je l’ai pris dans mes grosses paluches... il ne disait rien et il s’est attaché à moi tout de suite... il voulait rentrer dans la cabine et j’ai refusé car je ne suis pas un garde nid... Sauf que la suite est pathétique puisque que je me suis rendu compte qu’il avait du mal à voler... Faut dire que son atterrissage avait fait du bruit : Boum !!!! Je l’ai un peu poussé pour qu’il prenne son envol et il a sauté dans l’eau... c’était horrible, ce couillon battait des ailes pour remonter en se trempant les plumes... je me suis dit "Merde, il va se noyer, j’aurais du le garder"... et puis le bateau avançait très doucement il ne pouvait plus suivre en nageant et il s’est envolé... Ouf !!!, il ressemblait à un jeune égaré... Ce n’est pas Walt Dysney ici, c’est la sauvagerie pure, mais les animaux n’ont pas peur des humains... le plus flagrant, ce sont les poissons rayés noir et gris qui sont sous le bateau que j’élève depuis le début... ils sont grands maintenant (10 à 15 cm)... Et bien eux, quand je fais la vaisselle, ils se jètent sur la bouffe qui sort du bol et ils touchent ma main... Ils font pareil avec le seau, Beurk.
 

09/11/2010 - J150 - Un toulousain au Pérou

Gérard Sirech, compatriote pur jus, né à Toulouse, surnommé « Le khalife du Pérou » par Antonio Gwell du CNES qui est aussi partenaire de la traversée, est le boss de CLS Pérou.
CLS produit les balises Argos qui équipent mon rafiot et toute la flotte des bateaux de pêche au Pérou.
Gérard, donc, lorsqu’ il me filait un coup de main à Lima quand les zozos des douanes me tapaient sur le système, m’a raconté une histoire de dingue. Cette histoire, on peut la retrouver en archive sur le site de l’ORS (Ocean Rowing Society)...
Un Anglais avait décidé en 2004 de traverser le Pacifique Sud à la rame en partant de Callao, exactement comme je le fais... Gérard était au départ pour lui remettre les balises Argos de suivi, comme pour mézigue... puis il suivit son périple sur leurs ordinateurs avec les centaines de bateaux de pêche qu’ils équipent sur la côte péruvienne...
Notre ami anglais démarre, tout va bien... Il remonte la côte péruvienne, tout va bien... Puis il arrive près des Galápagos, et là, ça commence à merder... : il rate son virage et passe l’équateur, puis retourne vers les Galápagos où il va faire des cercles, exactement comme un ballon de baudruche qui se dégonfle pendant des mois...
Il sera récupéré au 129ème jour de mer, complètement déprimé, comme si moi, on m’avait récupéré il y a 15 jours aux Galápagos... Je crois que je ferais un peu la gueule...
C’est ça qui stressait Gérard au départ... Il me gueulait tout le temps sur les e-mails : « Tu remontes trop, arrête !! »…
Mais je suis passé et j’ai pris le virage.
Le 2ème problème qui le stressait, c’était que la pêche venait d’ouvrir... Et il me dit cette phrase qui va me poursuivre un moment et même me tendre le slip quand les bateaux de pêche, la nuit, vont me passer à ras des moustaches : "Je me méfie de certains qui sont tellement lourdauds, qu’ils attrapent trop de poissons dans leurs filets et font couler leur bateau... et j’ai peur qu’ils te ramassent dedans. Ha ha ha"... Oui, Gérard termine souvent ses phrases en se marrant, même si ce qu’il dit est sérieux, ça te laisse une porte de sortie. Mais j’y ai tellement pensé à ce cauchemar, que je me demandais : "Qu’est ce qu’il faut faire si ça arrive ? Sortir du bateau et tenter de m’extraire du filet ? ou rester enfermé dans la cabine en respirant tout doucement pour économiser l’air, en attendant qu’ils te remontent avec les thons sur le pont de leur épave, pour sortir en hurlant : COUCOU !"...Ça aurait fait une belle photo...
En tout cas, ce Gérard m’a appelé avant que je parte de Toulouse pour mon périple, quand j’ai reçu ma balise. Il m’a invité à bouffer de bonnes gamelles à Lima, arrosées de Pisco et de bon pinard. Il a balisé ma barque. On s’est bien marré...
Et depuis le départ, il m’appelle par téléphone tous les 15 jours avec sa ligne directe qui part dans les étoiles, pour m’apporter un peu plus de paix. Un toulousain au Pérou !
 

09/11/2010 - J150 - Soif

Les nuages sont revenus avec de gros grains, et le vent tourne tranquillement... J’ai fait "la" sieste pendant 3 heures, le truc où tu pars pour la nuit et où tu n’arrives plus à te réveiller... Comme il y a peu de vent, c’était l’étuve dans la cabine et je baignais dans mon jus, assoiffé... Mais c’est reparti... Le dessalinisateur m’impressionne toujours autant. Quand je bois et que l’eau vient juste d’être filtrée, je suis émerveillé... Surtout quand j’ai très soif et que j’ai poireauté.
 
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