|
|
|
|
|
16
|
|
|
|
|
06/10/2010 - J116 - Faut bien rigoler
Voilà, on y est… je la tiens mon expression cataplasmique de la langue française :
« Mais non ! J’rigooooole » .
Quand tu entends ça mon pote... méfie toi.
Celui qui est obligé de corriger un trait d’humour par ce « j’rigole », vient tout simplement de balancer une boule puante dont il va essayer de s’affranchir…, et en rajoutant le « j’rigole », non seulement tu ne peux plus lui en vouloir de l’odeur de sa boule qui pue à moins de passer pour un mauvais coucheur, mais c’est comme si il te l’avait fait péter dans la poche…
Et pendant des lustres, tu vas te moucher avec cette puanteur… : c’est l’humour toxique qui, sous couvert de blagoune, instille un peu de venin
Il y a tellement de situation où elle peut être utilisée
On dira qu’il y en a de différents types, pas tous aussi venimeux les uns que les autres :
- Humour : « Maman, j’ai eu 20 en français… Non j’rigole, j’ai eu 2 et 0 »
- Gros lourd : « Ma chérie, j’m’en suis tapé, des caisses comme toi » … « Fais pas c’te gueule, j’rigole »
- Message in the bottle : « T’es pas un super coup… Hé, j’rigole »
- Venimeuse : « Dis donc chéri, tu sais Eric, mon collègue de boulot qui me drague tout le temps »…. « Eh bien l’autre jour au séminaire à Paris, il ne restait plus qu’une chambre à l’hôtel, et on a été obligé de dormir ensemble »………..« Mais non j’rigoooole , y’avait 2 lits séparés »
- Double tranchant : « Tu sais, j’crois qu’on va passer notre vie ensemble »… -« Pas moi » - « Attends, j’rigolais »
- à l’envers : « Y’aurait pas eu une histoire entre toi et elle dans le passé ? » - « Elle ! Une histoire ! Tu rigoles, c’était un "one shoot ».
- Tendre : « Qu’est ce que tu fais chéri ? » -« j’pisse dans ch’rigole » (accent chti)
- Grosse bâche de québécoise à un français : « Ostie, qu’elle te va bien ta coupe "Longueuil", et j’rigole pas » (coupe Longueuil = nuque longue à la chanteur des "Tenue de soirée")
- N’importe nawak : « Putain, rigolez pas les mecs, j’ai voulu lâcher une praline et j’ai fait dans mon ben »
Faut ‘igolééééer, faut ‘igoléééééer, avant que le ciel nous tombe sur la tête….
Faut ‘igolééééer, faut ‘igolééééer…
06/10/2010 - J116 - Mais non, j’rigole
Quel espace clos !... Imagine un peu, ça fait 4 mois que je suis dans ce tout petit machin et je trouve le moyen de penser peu, et c’est paradoxalement grâce aux livres... Un être humain qui n’est diverti par rien, pense tout le temps... en ramant, en préparant la bouffe, en lavant le linge, en se lavant la couenne... il n’y a aucune interruption du flot de pensée qui se centre sur la dernière idée, la prélave, la lave, la rince et l’essore... Un trait paranoïde se met en marche, et gare aux auto-intoxications par des humeurs néfastes dont le nom m’horripile : le ressentiment... et bien dans cette espace clos, enfermé dans l’immensité, car l’absence de barrière ici confère à la prison, le seul moyen de ne plus penser, c’est de lire... Sur terre, ya toujours un abruti pour te déconcentrer, mais bénis le, il te sauve de la folie et ça fait des trucs à raconter... il n’y a rien de pire que de n’être en contact qu’avec des gens que l’on aime... c’est un investissement affectif permanent qui peut user, il nous faut des cons pour nous divertir de façon neutre... même le mec sympa c’est déjà trop... sinon, te casse pas, choppe un bouquin.. et zou…dégage toi les bronches, même les navets ça passe... j’en ai lu un en commençant la traversée ho la vache, celui là, tu peux lui remettre la palme du navet... j’avais jamais lu un truc aussi nul... je ne vous donne pas le nom du bouquin car je n’aimerais pas vexer l’auteur, ni celui ou celle qui me l’a filé... Alooors... l’auteur il est étranger, il habite près de ... non, j’rigole, je ne dirai rien... tiens ! il faudra que j’en parle de cette expression, "non, j’rigole" qui sert souvent à atténuer les boules puantes que tu as balancé... Exemple vraiment pourri : "ouais ben, ma chérie, des nanas comme toi, j’m’en suis tapé des caisses, MAIS NON, J’RIGOOOOOOLE". Oui, je vais vous faire un machin sur le « mais non, j’rigole »... je vais lui tordre le cou à c’t’expression.
05/10/2010 - J115 - Wolf
« J’ai toujours pensé qu’on aurait dû appeler les hommes de cinquante ans en premier sous les drapeaux, puis ceux de la génération inférieure et ainsi de suite. Laisser aux jeunes la chance de pouvoir vivre un peu, de goûter les choses, avant d’aller se faire descendre dans la jungle. Et on devrait systématiquement recruter 25% du congrès. Leur faire tirer à la courte paille les missions en première ligne. N’importe quel type de cinquante ans capable de faire un parcours de golf de 18 trous peut certainement utiliser son index atrophié pour appuyer sur une gâchette et ses jambes flageolantes pour avancer au milieu des rizières. Personne ne serait exempté, pas même les présidents des chambres de commerce de nos charmantes petites villes. Je parie qu’ils se sentiraient alors considérablement moins américains. S’ils ont réellement envie d’agiter des drapeaux, qu’ils le fassent là où ça compte, sous le nez de l’ennemi… Cris et gémissements : « mais je suis agents de change, pharmacien ou dentiste, mes mains sortent à peine de la bouche d’un patient ». Justement. Donnez aux jeunes le temps de manger, baiser, boire, aimer, voyager et avoir des enfants. Si ces ventres bedonnants ne sont pas efficaces, nous leur enverrons en renfort d’autres ventres bedonnant. » (Wolf, Jim Harrison)
dans le même bouquin : "Je ne veux pas vivre dans ce monde, mais je veux vivre"
05/10/2010 - J115 - La plume
Y’a un piaf qui a lâché une plume qui est tombée sur le nez du rafiot... J’ai voulu la récupérer comme un trophée... mais elle s’est barrée dans la flotte... Je l’aurais donnée à un enfant à l’arrivée qui au bout de 5 minutes s’en serait débarrassé... Je crois qu’en voyageant, je n’ai jamais rien ramené, à part des bois de cerf que j’ai trouvés dans une forêt... Mais déjà je rentre avec ma pomme, c’est pas mal.
04/10/2010 - J114 - La triche
En ajoutant aujourd’hui Nouméa dans le tableau des distances, Laurent Barme, qui a conçu toute la cartographie de la traversée, a changé de référence, et j’ai subitement parcouru 500 km en 8 heures…
Ben, ça faisait un peu triche et remorquage quand même… Mais c’était tellement gros, que ça allait, et je me suis dit : « et si je sortais un moteur ? »…
Là, je crois que vous pourriez le lire dans le fond de mes messages…
Comme une femme finit inévitablement par mépriser l’homme qu’elle aime en le trompant… Ça se sent alors dans le masque de la charge théâtrale de ses petits tracas…, une sorte d’exutoire, justificatif des silences…, le mot d’absence des parents…, le baume du ridicule de celui qui l’attendait, même s’il ne le saura jamais…
Je vais ramer avec le courant, et ce n’est pas de la triche, même s’il m’accélère beaucoup ce couillon.
04/10/2010 - J114 - Le transit
Je suis dans une nouvelle transition de ce périple, entre la cadence Nord rapide, et la descente Sud qui promet d’être plus lente... En fait, c’est couillon de parler de transition. C’est comme dans la vie... On en voit partout des transitions pour échapper au moment présent... Transition entre les saisons, entre les amants de ma femme, le dimanche soir entre les semaines de boulot, entre les dizaines d’années, entre les années scolaires, entre les projets de vacances... Ouais, mais alors ! Quand est-ce qu’on aboutit ?.. Eh bien jamais, et à c’compte-là, y’a plus de temps présent. Donc moi, j’ai l’impression d’être dans une longue transition avec des bribes d’existence déjà faite de souvenirs, d’ivresses et d’ennui... C’est ça la vie au large, le passé immédiat qui s’accumule donne de la force au chemin qui s’écoule, et plus ça dure, plus tu pourrais tenir... de transition en transition... T’as vu l’imposture ! J’ai l’air heureux, et ben j’suis en transit.
03/10/2010 - J113 - Les îles
Je vois que je me rapproche doucement des îles que je rêve de voir... TERRE, TERRE. J’imagine ce que devaient ressentir ceux qui la découvraient. Leur émotion devait associer, joie, curiosité, et crainte... Moi, je souhaite juste sentir un peu l’odeur des végétaux. Si je passe sous le vent de l’une d’elles, ce qui est plus raisonnable, je devrais avoir cette sensation avant l’arrivée... mais je ne ferai pas de détour pour m’en rapprocher en prenant le risque d’échouer le rafiot... A la place, vu que j’ai laissé du linge propre enfermé, mais humide, je le snifferai pour me gazer aux champipis.
02/10/2010 - J112 - Chaud devant
Cette année, l’eau est chaude en Australie, c’est le phénomène post El Niño prénommé La Niña, et donc, cela renforce les alizés qui sont des vents thermiques allant des régions fraiches vers les régions chaudes... Avec la houle et un vent d’Est Nord Est, je surfe dans les vagues et c’est trop bon... J’ai quand même du bol que ces alizés forts débutent en Octobre pile au moment où j’arrive... Je vais quand même pas remercier les douaniers et l’antifouling pourri quand même.
01/10/2010 - J111 - Chacun sa bonbonne et courage
La bouteille d’Yquem n’est pas grosse.
C’est la der, mais je me retiens, sauf que je finis par avoir une peau de bébé à force d’être à jeûn... Ça fait nul pour une épopée sur l’océan...
Lolive, il voulait une photo de mézigues pour être sûr que je vais bien, et surtout, une photo de la boutanche pour être sûr qu’elle est pleine.
Alors j’ai photographié les 2 en même temps.
30/09/2010 - J110 - Bip bip bibibip, bip bip
Bip bip bibibip Bip bip pipe, pas bip... bip bip pipapo, bip Marquises, bip bip bip gratouille. Bip bip bip bibibip tantencul, ça bip bip pareil.
Traduction : ça vous fait peut être marrer, mais pas moi...
C’est Xavier Curvat Pipapo, un marquisien, qui m’a imposé ça pour plonger, parce qu’il y a des physalies partout, et que c’est allergisant, et plus dangereux que les requins...
Elles ont de longues tentacules, comment veux tu que je l’enlève ? hein !
|
|
|
|
|
16
|
|
|
|
|