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22/07/2010 - J40 - Les mystères de l’ouest
Depuis 2 semaines, je rêve de ce moment magique où je sentirais mézigue
avec une grosse patate sur la coquille de noix, poussé par le vent sans
penser : "Purée ! ça me casse les noisettes, j’ai encore les vagues de travers,
comme un cassis sur la route, qui me foutent des prunes et qui me
châtaignent " ... Et chaque semaine, c’est décalé...mais franchement j’ai la
banane car le tableau de marche n’est pas mauvais... j’suis pas encore chez
les Kiwis... et surtout, SANS LES MOULES, j’ai retrouvé la glisse donc une
pêche d’enfer... Cerise sur le gâteau, un beau soleil ramène sa fraise sans
qu’i m’grille trop la poire, et j’ai le parasol au cas où... Mais dans une
semaine, le vent favorable est pour ma pomme c’est sûr. Sinon ! l’ordi prend
un marron... Vous n’en avez pas marre de mes salades ?
21/07/2010 - J39 - Mejillones en escabeche
Pacifique 2010 : Y’en a tellement à l’arrière près du safran que ça fait une touffe
Je commençais à fatiguer avec ce bateau qui normalement glisse comme une savonnette et qui à nouveau s’arrêtait après chaque coup de rame...J’ai même des douleurs aux coudes.
Alors j’ai foutu ma caméra sous l’eau pour mater...
T’as qu’à voir sur la photo, les moulinettes ont envahi les parties verticales que je ne peux pas gratter avec mes noeuds, et il a fallu que je m’exécute...
J’ai replongé, mais cette fois avec la ferme intention de finir le job. Une chose incroyable s’est produite juste avant que je m’immerge. J’ai vu rappliquer 50 dorades de petites tailles alors que je guettais leur décontraction en observant leur rite de chasse. J’étais étonné et agacé car je ne savais pas si elles venaient se réfugier sous la barque ; mais elles se sont dispersées et j’ai plongé. C’était dingue, elles sont restées assez près mais en dessous. Et j’ai gratté un peu partout pour éliminer les reliquats sur les parties planes puis à l’arrière plus vertical qui était envahi et où la pousse était dense et épaisse. Ma main disparaissait dans la touffe...
Quelle émotion quand je suis remonté et que j’ai senti que ça glissait tout seul...
Je suis joyeux et j’ai fait un bon repas : une salade californienne au thon et une boite de moules. Si si ! Des "mejillones en escabeche" données par les pêcheurs, dans lesquelles j’ai rajouté un peu de piment "des squelettes" comme dit Naël, un des parrains du bateau... Que c’est beau la viiiie...mais pas collée à la barque, s’il vous plait.
21/07/2010 - J39 - Il est là tout le temps
J’ai parlé des dorades colorées, de leur taille parfois énorme et de leur voracité... J’ai décrit l’attaque des Puffins qui volent à ras de l’eau pour faire décoller les poissons zinc... J’ai admiré le vol des frégates, haut et d’une allure aiguisée comme un sigle et qui pêchent comme des chauves souris... Je me suis moqué de Gédéon, le fou masqué et admiré sa technique de chasse japonaise... J’ai pouffé en voyant l’avion renifleur dans le pot à l’aube... J’ai été surpris par ce couillon de Poyot, petit Pétrel qui vient confiant se poser dans ma tanière... Et ce petit oiseau est toujours là... Ils sont plusieurs frangins ou couples d’ailleurs, très près de la barque à quelques mètres parfois, et je n’ai fait aucun effort pour le photographier parce qu’il est là depuis les premières heures, qu’il pêche en marchant sur l’eau très délicatement avec ses petites pattes palmées, qu’il sera là jusqu’à l’arrivée comme sur l’Atlantique, c’est l’oiseau du large par excellence. Mais comment fait-il si petit, pour résister aux bourrasques, aux vagues et il ne se pose jamais. C’est le compagnon qui quand les races fatales sont reparties à terre reste auprès de toi. Il est là tout le temps.
20/07/2010 - J38 - Tout Shuss
J’ai phantasmé comme une bête sur cette redescente vers le Sud. C’est sans doute comme ils disent une veine de courant Sud-Ouest qui me fait descendre et je me retrouve du coup encore avec le vent de travers Sud-Est ( vous me suivez ? ) ce qui contrarie l’effort de rame mais je ne vais pas me plaindre car je me sentais vulnérable dans ce trou. Ma crainte majeure était de prendre une veine dans l’autre sens vers le Nord comme celle qui m’a remonté en dessous des Galapagos et de passer l’équateur et je vous assure que j’ai serré les fesses. Si je retourne au 5° ou 6° Sud je serai plus confortable, joyeux, et seul peut être mais peinard. C’est presque trop beau pour être vrai mais en tous cas c’est la réalité. Maintenant est-ce que ça va durer ? J’engrange. Jeudi, avec les nouvelles prévisions des vents et des courants j’y verrai un peu plus clair. NON MAIS, C’EST QUOI CE TROU ! ! Et ne vous inquiétez surtout pas... des messages chiants comme celui là, je vais en faire d’autre avant Nouméa...Je préfèrerais que le vent soit plus comme ça... et là tu vois il faut que j’évite tel obstacle alors gnagnagna.... c’est pénible un homme à la dérive...
J’ai oublié de préciser que pour le vent, on donne la direction d’où il vient et pour le courant c’est au contraire où il va. Un vent du Sud te pousse vers le Nord, un courant Sud t’emporte vers le Sud. Mamie, tu as suivi ?
19/07/2010 - J37 - C’est quoi ce trou !
Quand tu arrives dans une petite ville, qu’il est 19h00, qu’il n’y a personne dans la rue et que le troquet du coin est rempli par le taulier, sa femme, un pécos qui attend le 19-20 au riri et le mec qui paye ses cloppes, tu te dis : " C’est quoi ce trou ! " avec un point d’exclamation parce que tu ne veux pas de réponse par pudeur pour ceux qui vivent là, c’est une interjection. D’ailleurs, il n’y a pas besoin que ce soit désert pour interjecter de la sorte, si tu plantes tes guêtres dans un rade isolé à 4 rues d’un quartier où il y a des restos, des cinoches et des bars avec terrasse, tu te dis " c’est quoi ce trou ! " en attendant de bouger et de t’asseoir à la fumeuse
terrasse. Là, ne le redis pas une fois assis car ça devient grossier et tu risques de te faire gifler par une frangine qui ne gère pas encore ton désarroi. Et bien ici, je vous le dis, mes très chers frères, " C’EST QUOI CE TROU ! " car près de l’équateur, il y a quelque chose de vide et encore je ne m’en approche que.
Derrière, c’est les Galapagos avec sa zone de pêche phénoménale, devant, c’est même pas la peine de rêver de cette merveilleuse Papouasie Nouvelle Guinée ( putain, c’est long à écrire ), en haut, c’est l’Alaska et en bas, tu es encore loin du quartier à terrasses avec toutes les îles inconnues où l’on vit presque nu. Et au lieu d’avoir 30 dorades fines et mignonnes, j’en ai une grosse.
C’est comme ça ma vie.
19/07/2010 - J37 - Relaxe
C’est cool ici et c’est dimanche alors c’est relaxe. Je ne vais rien donner à voir mais juste vous dire que j’ai 2 bonnes nouvelles un peu perso mais c’est comme ça aujourd’hui... c’est une pause.
La première est que mon pote amiénnois Romain Joron se lance en politique et je suis très content de savoir que des mecs aussi talentueux gèrent le bien public.
La deuxième est que Carmen Maria Vega, la chanteuse pop vient de recevoir le premier prix "Barbara" et j’en parle parce que j’aime beaucoup son talent mais surtout parce que sur France Inter en Février lors de l’émission de Valli, 3 critiques, 2 intellos ectrotiques et une cruche l’avaient littéralement injuriée. Shame on you bande de râpes à fromage. Ha ! ça fait du bien.
18/07/2010 - J36 - Pétole
On n’imagine pas à quel point c’est bruyant sur l’eau. C’est un souk formidable et c’est presque inquiétant quand ça s’arrête. Aujourd’hui c’est la pétole... La mer est d’huile comme celle que j’ai avalé hier et qui m’a fait malade (comme on dit en Limousin). La biroute est en berne et le canot roule doucement avec un petit clapotis sur la coque. Heureusement qu’en milieu d’après midi sont arrivés quelques nuages car je cocote-minutais et j’allais me transformer en pop corn. Hier je disais qu’il n’y avait que des petites dorades eh bien est arrivé un mastodonte... un strom !.. Vous n’allez pas me croire mais elle fait au moins 1m50 à vue de pif... Je croyais qu’on en trouvait qu’en Polynésie des grosses comme ça... C’est la copine à Godzilla... Et alors une tronche de dernière de la classe que t’as pas envie de croiser dans un parking souterrain. J’attendais que ce soit calme pour pêcher mais là, je suis inquiet, car si je la chope...Je te dis pas le combat... et il va falloir la remettre à l’eau car je ne vais pas bouffer en 24 heures, 20 kg de steak de dorade ; je ne suis pas fin mais l’huile m’a refroidi... Au fait, je dis "elle" parce que c’est "une" dorade ... Je ne sais pas si chez ces truites là, c’est la femelle ou le mâle qui est moche mais je pense quand même que lui, c’est un mâle qui fait de la muscu pour plaire aux filles.
Demain je lui tire le portrait et je l’envoie
17/07/2010 - J35 - J’ai coupé la tête du serpent
En fin d’après midi, il faisait une chaleur épouvantable dans la cabine. Je venais de ramer mais aussi de racler le cul du rafiot avec mes noeuds et j’étais très fatigué. Je voulais me coucher mais impossible de dormir tellement je suais. Je branche donc le dispositif d’extraction (cf photo) et je rentre Alain Terrieur. C’était trop long d’attendre la fraicheur, j’ai alors viré la tête extractrice du Boa et j’ai positionné l’ouverture vers l’arrière du bateau. Trop fort ! Ça me fait une ventilation terrible.
Au début ça sentait un peu le plastoc mais qu’est ce que j’étais bien. Je me
suis endormi comme un loir. Sinon, j’ai fait une boulette. En rangeant ce matin les caisses que m’ont filées les pêcheurs, je soulève les pommes et en dessous, je trouve 20 boites de sardines à l’huile et au citron... quel bonheur !... Ce midi pris d’une frénésie alimentaire je me dis : "La réserve vient d’augmenter... pas de restriction" et je mange une boite de thon au maïs avec l’huile, une boite de thon avec l’huile d’olive et une boite de sardines et j’avale encore l’huile puis je finis de me remplir la cantine avec 3 prunes que j’ai aussi trouvées sous les pommes... Ho putain l’enfer ! J’étais vraiment pas bien. J’ai bouffé des sardines toute la journée. Ça me rappelle l’histoire de Thierry Dagues quand il traversait l’Atlantique à la rame. Le soir de Noël, histoire de faire la fête, il s’était envoyé un pot de Nutella en entier. Je crois qu’il l’a regretté ce couillon.
En Janvier, Lolive qui fait l’essai du Boa extracteur d’air. ça lui donne un air inspiré !
16/07/2010 - J34 - C’est triste Vénise
En 24 heures tout a changé sur le plan d’eau. Les Frégates et les Fous ont disparu et il ne reste que les petits Pétrels. Il y avait une trentaine de grosses dorades sous la barque, il en reste 6 ou 7 petites et même les poissons volants qui s’échouent sur le pont sont plus petits... En plus il y a une forte humidité. L’ensemble confère à l’atmosphère une lourdeur à laquelle je dois m’habituer, d’autant que le vent ne veut pas tourner mais il reste faible et avec un courant Ouest : je trace quand même ma route mais la porte n’est pas encore ouverte. Cette transition est un peu longue mais le temps est clément et la mer est belle.
15/07/2010 - J33 - Gédéon, 1 rue Sézame, Pacifique
Alors celui là...mort de rire. Vous allez me dire que c’est tout le temps. Mais lui, il est trop fort. D’abord quand j’ai vu voler sa race pour la première fois, je me suis dis... "Ho bordel, c’est quoi ce voilier"...Le problème est qu’il pointait sa fraise en même temps que les Frégates qui sont d’une majesté incroyable or il a des ailes droites implantées un peu trop en arrière sur le fuselage et ça lui donne un air con. Remarque que quand il flotte il a aussi l’air très inspiré. Mais c’est lui que je préfère parce que quand il pêche, il n’y va pas avec le dos de la main morte comme dirait l’autre. Il vole... il vole... et hop ! il plonge... mais il plonge tout droit. La première fois, j’ai fermé les yeux au moment de l’impact en pensant... "Ouaaaa, mais il va s’assommer"... Et il est ressorti, tranquille, avec le poiscaille dans le bec. Il est vraiment trop marrant. Il a un peu une tronche de Fou de Bassan.
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