J115 - Wolf
« J’ai toujours pensé qu’on aurait dû appeler les hommes de cinquante ans en premier sous les drapeaux, puis ceux de la génération inférieure et ainsi de suite. Laisser aux jeunes la chance de pouvoir vivre un peu, de goûter les choses, avant d’aller se faire descendre dans la jungle. Et on devrait systématiquement recruter 25% du congrès. Leur faire tirer à la courte paille les missions en première ligne. N’importe quel type de cinquante ans capable de faire un parcours de golf de 18 trous peut certainement utiliser son index atrophié pour appuyer sur une gâchette et ses jambes flageolantes pour avancer au milieu des rizières. Personne ne serait exempté, pas même les présidents des chambres de commerce de nos charmantes petites villes. Je parie qu’ils se sentiraient alors considérablement moins américains. S’ils ont réellement envie d’agiter des drapeaux, qu’ils le fassent là où ça compte, sous le nez de l’ennemi… Cris et gémissements : « mais je suis agents de change, pharmacien ou dentiste, mes mains sortent à peine de la bouche d’un patient ». Justement. Donnez aux jeunes le temps de manger, baiser, boire, aimer, voyager et avoir des enfants. Si ces ventres bedonnants ne sont pas efficaces, nous leur enverrons en renfort d’autres ventres bedonnant. » (Wolf, Jim Harrison)
dans le même bouquin : "Je ne veux pas vivre dans ce monde, mais je veux vivre"