J138 - J’attends
Je ne fais rien d’autre que bouquiner et manger...
Je transpire parce qu’il fait lourd, et toutes les 3 minutes tout valdingue dans la cabine... Parce qu’un bateau sous ancre flottante est retenu brutalement par le bout d’ancrage et tout ce qui n’est pas attaché part sur une rampe de lancement et donc mézigue aussi... Je m’éclate.
En mer, quand tu n’avances pas vers ton objectif, tu deviens un peu dingue, et tu comprends que tu n’es pas sur "le petit chemin qui sent la noisette".
Là, je regrette ces soirées d’automne quand il fait très bon, sans vent, la lumière est un peu rouge, l’heure du repas approche, et tu pars marcher quelques minutes sur un chemin de nature, seul ou avec un proche... Tout le monde est chez soi, tu ne penses à rien, tu discutes ou tu te tais, rien n’est douloureux, le moment est simple...
Et toi, lecteur, avec tes gros sabots, tu vas me dire : "ouais !!! comment on fait pour discuter et ne penser à rien ?"...
- Je te réponds "C’est ça, tu as trouvé ! C’est une conversation amicale où chaque mot que tu prononces est une écoute, une bienveillance, un flux de ce qui t’entoure... il ne faut surtout pas penser, pour ça, tu comprends ?"
- Non
- Tant pis !
- et tu rajoutes "Mais si tu passes à coté d’un chien qui encule un autre chien, comment tu fais avec "le flux de ce qui t’entoure" ?
- "Et ben, tu te marres, et tu rentres prendre l’apéro, la magie est brisée, mais ça n’arrive pas si souvent."