Fin de la traversée


 

Cliquez sur la carte. 
Le petit bateau se déplacera chaque jour sur la carte. Le tableau enregistre les distances journalières.
 

 

Vous êtes ici : Journal de bord

J82 - Lecture pour les élèves fraîchement rentrés

Il y a 500 ans, quand Christophe Colomb est parti à la voile avec ses 3 caravelles pour la première traversée de l’Atlantique, les gens savaient en général que la terre était ronde, mais certains matelots de l’équipage en doutaient, et pensaient qu’ils pouvaient basculer dans le vide au bout de la terre plate...
Les mêmes imaginaient en voyant leur boussole qu’il y avait un aimant géant au milieu de l’océan, et qu’en s’en approchant, il arracherait les clous de construction des caravelles...
Ils étaient terrorisés à l’idée de se faire engloutir et dévorer par les animaux des abysses.
Ils espéraient arriver en Inde, et se repéraient uniquement au sextant, seulement sur la Longitude ( Est-Ouest ), et sur des cartes où ne figurait pas l’Amérique puiqu’elle "n’existait" pas encore...
En 1980, quand Gérard d’Aboville s’élance à la rame à travers l’Atlantique, il n’a qu’une VHF de courte portée… Le système de repérage par satellites GPS n’existe pas encore, et il utilise encore un sextant...
En 1990, Internet n’existe pas encore… On communique difficilement à terre par radio longues ondes, mais le GPS est désormais disponible, et met « l’éternité à la portée des caniches »… La précision est alors de 50 m, permettant à l’équipage d’un bateau de connaître sa position avec un diamètre d’incertitude de 100 m, mais interdit d’entrer au port par ce seul moyen...
En fait, la marine militaire américaine aurait pu donner une précision plus fine de 5m, mais elle brouillait les positions pour empêcher les ennemis de piloter les missiles avec leurs propres systèmes... C’est ce qu’a fait Saddam Hussein lors de la première guerre du Golfe, en balançant ses fusées SQUD guidées par GPS, sur les villes israéliennes... 
100 m de précision suffisaient, sauf que l’engin était détecté par les satellites américains qui brouillaient alors la position, et transformaient l’arme mortelle en détecteur de sable...
Quelques plaisanciers ont du être surpris de voir qu’ils naviguaient dans les terres, s’ils ont fait le point à ce moment précis !
Eh bien moi, j’ai un petit GPS portable qui me positionne à 5 m près, sur des cartes numériques extrêmement précises sur lesquelles je peux zoomer et voir les îles, les passes, et les profondeurs dans les lagons...
J’ai des cartes de prévisions saisonnières des courants et des vents, et des prévisions à 10 jours...
J’envoie des messages par internet pour donner à voir un peu de cette balade...
Je peux même téléphoner aux proches, ce que je ne fais pas car ça me sort trop de ma solitude...
On a donc changé d’époque, et sans doute perdu de cette folie du large, mais c’est sympa comme ça...
Je viens de lire "Jeunesse" et "Le cœur des ténèbres" de Joseph Conrad
sur des épopées de navigation début 1900, c’est fantastique... Il faut lire ça !