Fin de la traversée


 

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Le petit bateau se déplacera chaque jour sur la carte. Le tableau enregistre les distances journalières.
 

 

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J96 - Et si on parlait d’ivresse

Une ivresse de dingue toute relative, un moment de joie, de libération...
Depuis 5 jours, un vent Sud Est tenace me pourchasse... une mer salace me menace... un courant vivace me ramasse...
Je m’étais replié devant ce vent fort et de travers, qui, comme ils disent à la radio, "altèrera l’impression de beau temps..." (c’est toujours au futur puisque c’est une prévision... )
Je venais de rater la porte des merveilleuses Marquises, ainsi que le rhum qu’on devait m’amener à bord...
Je végétais ainsi dans ma petite torpeur quand, ce matin, le vent est devenu frais et s’est mis dans mon dos (enfin, de face, puisque ce bateau va à l’envers)... et la houle, dans mon dos aussi, et le rafiot ( que je venais de nettoyer avec mes noeuds ) glissait comme un pet sur une toile cirée... Chaque coup de rame le faisait se dandiner dans un petit surf sur les vagues qui le soulevaient...
Ha ! qu’c’était bon...
Fallait-il que l’ivresse m’échappe à ce point pour l’aimer autant ?...
J’avais les mêmes yeux que mes potes quand ils sont amoureux et que leur cerveau se met en pause...
Voilà !
Ce sont ces moments-là que l’on vient chercher ici, et pas l’odeur de troubadour qu’il y a dans ma tanière...
Mais bon, je vous rassure, je suis reparti à faire du cap... Quelle vacherie !